On a essayé : le Hammam, bain traditionnel
Trouvant ses premières traces dans l’activité humaine à l’époque de la Rome Antique, le hammam, ou « bain d’eau chaude » en arabe, s’est particulièrement développé dans les civilisations subsahariennes, et jusque dans la péninsule arabe. Lieu traditionnel du Moyen-Orient, il s’adresse à toutes les classes sociales, tant et si bien que s’y croisent aussi bien les plus fortunés que les plus modestes.
Lieu où la nudité est de mise, la seule distinction faite à l’entrée du bain est le sexe, ce qui permet d’éviter toute gêne ou actes déplacés. Trouvant en France un public de plus en plus intéressé et ouvert, le Hammam évolue dans l’Hexagone sous le nom de bain turc. On a essayé le hammam traditionnel, et voici nos impressions !
C’est bon mais c’est chaud !
Si dans sa version antique il s’agissait inconditionnellement de trois pièces (frigidarium – pièce tempérée à 20°, tepidarium – pièce tiède à 32°, caldarium – petite pièce chaude à 42/48°), aujourd’hui il peut compter de 1 (en France majoritairement) à 4 salles. Un seul chemin à l’intérieur : de la pièce à la température la plus basse, jusqu’à la plus chaude. La dernière pouvant aller jusqu’à 50°.
Au hammam, l’air est très humide, et la température parfois aux limites du soutenable. Mais il faut ce qu’il faut : l’action combinée de la chaleur et de l’humidité favorisent une meilleure dilatation des pores, que l’application du savon noir permet de nettoyer en profondeur.
Particulièrement indiqué après un effort physique, il en résulte un sentiment de bien-être et de relaxation intense, autant mentale que physique.
Déroulé d’une séance
Ce qu’il est essentiel d’aborder, avant toute chose, c’est que la véritable expérience d’un hammam doit se faire dans un pays où il y est répandu et où il fait partie des traditions.
Ainsi, lorsque l’on entre, on se dirige tout d’abord dans la pièce intermédiaire. On y dispose ses affaires personnelles, que l’on amène avec soi. Shampooing, gel douche ou savon, rasoir, mousse à raser, pince à épiler. Également, les indispensables du hammam, les « outils » traditionnel : un gant kessa (gant rêche utilisé pour désincruster la saleté), le ghassoul (argile nourrissante et rajeunissante), l’eau de rose (appliquée sur la peau et le visage, elle détend le muscle et donne une sensation de fraîcheur), huile d’argan parfumée (pour un massage détente).
Une fois les affaires disposées, on prend la direction de la salle chaude. On applique le savon noir, et on laisse la chaleur faire son travail. On peut rester là le temps que l’on souhaite. Attention cependant de ne pas s’évanouir. Une fois la sudation bien entamée, on utilise le gant kessa, et on frotte. Pas de repos pour les braves, c’est l’huile de coude qui garantit le meilleur résultat. On voit vite les peaux mortes se former, et, si l’action du gant peut s’avérer douloureuse, rien ne vaut une peau débarrassée de son leste.
Une fois le corps entièrement décapé, on se rince à grande eau. Direction ensuite la salle intermédiaire, et appliquer le ghassoul, qui agit comme un masque sur la peau. On retrouve ensuite ses biens, et commence alors la partie du nettoyage que l’on connait. Enfin, un dernier arrêt dans la salle tempérée, pour terminer le processus. On profite ainsi d’un massage revigorant, qu’un autre utilisateur du hammam peut effectuer, à condition de rendre la pareille, bien sûr !
Attention de ne pas prendre froid !
Un peu d’eau de rose en sortant, et l’on se sent propre comme jamais. Une grande fatigue s’empare généralement de vous à ce moment, et il faut prendre soin de ne pas attraper froid. Bien se sécher et se couvrir est ainsi essentiel. Quoi qu’il en soit, le sentiment de béatitude ressenti une fois le hammam passé est une sensation qui ne peut être que vécue, pas décrite ! Laissez-vous tenter par un bain, et pourquoi pas, trouvez l’occasion d’inclure ça dans votre emploi du temps dominical, pour une sortie en famille, qui ne manquera pas de devenir une habitude !
Crédit photo :oneandonlyresorts
